Un mot a nos abonnés avant de saluer l'année nouvelle

Newspaper
Year
1888
Month
11
Day
14
Article Title
Un mot a nos abonnés avant de saluer l'année nouvelle
Author
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Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
UN MOT A NOS ABONNES AVANT DE SALUER L’ANNEE NOUVELLE Aujourd’hui finit notre première année d’existence dans le journalisme. C’est le temps de remercier nos patrons de leur génereuse sympathie dans l’œuvre que nous poursuivons, et de rappeler à leur mémoire que la vie d’un journal ne dépend pas seulement de l’écrivain, des collaborateurs, mais surtout de la fidelité des abonnes à payer le prix de leur souscription. L’Evangéline nous coûte jusqu’ici au-delà de $2,500, et nous coûtera, en moyenne, $2,500 par année. Le lecteur ne nous paye que $1.00 par année, ou DEUX CENTINS PAR SEMAINE. Ceux qui nous lisent en Europe et en Algérie sont les seuls abonnés qui nous payent une piastre additionnelle. Cette courte statistique suffit pour faire comprendre que la négligence et l’indifférence des souscripteurs sont une cause de desagréments au propriétaire du journal qui ne peut exister que par eux. Le peuple Acadien a besoin du secours de la presse, et nous espérons que L’Evangéline vivra un peu de son orgueil national. En soutenant leurs institutions, les Acadiens grandiront aux yeux des autres peuples; au contraire, leurs ennemis triompheront plus facilement d’eux, leur langue s’imposera davantage dans nos écoles et dans les pays du moment que les journaux français des Provinces Maritimes auront cessé de vivre à cause de l’indifférence et de l’apathie des enfants de la vieille France sur cette terre d’Amérique. Le rôle de la presse est plus grand qu’on ne le pense, et il suffirait qu’un malotru s’en moquât pour qu’elle prouvât au monde entier qu’elle a toujours été et sera toujours une puissance. * * * Maintenant, comme il y a plusieurs moyens de supporter un journal, nous invitons les industriels, les marchands, les hommes de professions libérales, les menuisiers, les horlogers, les orfèvres, les négociants de toute sorte à nous favoriser de leur patronage. C’est par la voie des annonces qu’on fait fortune; et sans annonces, la souscription d’un journal paraissant une fois par semaine ne pourrait être mois que $3.00 par année. Holloway dépensait $200,000 par année en annonces, et cet américain a laissé une fortune de vingt cinq millions. C’est une erreur de croire que les annonces ne payent pas les annonceurs.